Portrait d’une femme d’affaires au Casino

Ces dernières années, on a vu s’ouvrir aux femmes de plus en plus de métiers qui étaient réputés, auparavant, comme étant des métiers d’hommes. Aujourd’hui, nous voulons faire le portrait d’une femme qui, à force de persévérance et de passion, a été une pionnière dans une monde jusque là réservé à la gente masculine, celui du casino.

Un monde d’hommes

Sur les traces du Casino de Scorsese

Quand on pense à l’univers des casinos, nous avons tous encore en tête les images de certains films d’anthologie sur ce sujet. Dans le mythique Casino de Martin Scorsese, par exemple, c’est Robert De Niro qui plante le directeur d’un établissement de jeu et hormis quelques serveuses, et peut-être une ou deux croupières ou caissières, tout le personnel d’encadrement de l’établissement de jeux, présenté dans ce film, reste entièrement masculin.

L’image de la femme au casino

De fait, ce long métrage est inspiré très directement d’une histoire vraie et Martin Scorsese n’a fait qu’y reprendre la réalité des établissements de jeux du Las Vegas des années 70. La grande ville américaine et ses casinos ont depuis beaucoup changé, mais, comme le réalisateur américain le montre bien, à l’époque, la Mafia italienne étaient aussi aux mains de nombreux établissements. Si le casino restait un monde d’hommes, il aurait été encore moins question pour les barons italo-américains de la mafia, et leurs traditions patriarcales bien plantées, de mettre une femme aux commandes d’un établissement. Si la mère et l’épouse sont au centre de la culture Italienne, la femme y brille plus par ses compétences d’éducation et de maintien de la famille que pour un quelconque talent dans les affaires et encore moins celles criminelles. On peut d’ailleurs, à juste raison, supposer qu’à l’époque, on n’en aurait pas trouvé non plus légion de candidates pour faire le sale boulot confié à De Niro ou pire à Joe Pesci dans ce film.

Non décidément, le casino des années 70 reste un monde d’hommes et si l’on croise, dans tous ces films d’époque sur le sujet, quelques femmes, ce n’est souvent pas à leur avantage. Dans le Casino de Scorsese, la belle Sharon Stone campe un personnage pas très glorieux ni très moral, qui n’est là que pour entraîner les hommes à jouer au casino, en leur faisant les poches. En dehors de cela, dans l’univers du cinéma, les rôles féminins au casino se limitent souvent à la serveuse, ou même à la James Bond girl fatale, quand ce n’est pas à la flambeuse un peu écervelée qui sert de faire-valoir à l’homme fortuné venu, ici, dépenser son argent.

Mais alors à 25 ans du film de Scorsese et si la mafia ne tire plus les ficelles des casinos de Vegas, cet univers s’est-il pour autant ouvert à la gente féminine sur les plus hauts postes à responsabilité ? Si les statistiques sont loin de s’être inversées, quelques signes semblent encourageants et peut-être pourra-t-on bientôt mettre au rencard cette image surannée du casino aux seules mains des hommes.

Itinéraire d’une passionnée dans le monde du jeu.

En France, bien loin des archétypes une femme a décidé à faire la nique aux préjugés. Aujourd’hui passionnée par l’univers du casino, Catherine Merli y est entrée, presque par hasard, il y a plus de vingt ans de cela, pour un travail saisonnier. Pourtant, l’atmosphère unique de divertissement propre aux établissements de jeux et leur monde un peu à part, l’ont d’emblée conquise. La direction du casino (c’était alors celui du Touquet Paris Plage) ne s’est, d’ailleurs, pas trompée sur sa motivation. A l’issue de la mission, voila notre jeune première en possession d’un emploi fixe sans autre diplôme ou référence particulière que sa bonne volonté et son grand intérêt pour l’univers qu’elle vient de découvrir.

La passion, c’est connu, soulève des montagnes. Pour être une des premières femmes en France à s’imposer dans cet univers d’hommes, Catherine s’est intéressée de près à tous les jeux, mais aussi à tous les aspects et tous les métiers du casino. De simple croupière, voila bientôt qu’elle s’illustrera par son sens des affaires comme son goût des responsabilités. Et de casinos en casinos, elle gravira, ainsi, patiemment les échelons. Plus tard, on la retrouvera déjà à des positions clés dans différents établissements de jeux de renom, jusqu’à la voir tenir des postes à haute responsabilité et à la direction de prestigieux casinos. Désormais, voilà plus de 25 ans qu’elle évolue à ces hauteurs, une carrière qui a trouvé son couronnement, il y a quelques années déjà, à la Direction générale du Casino le Lyon Vert de la Tour-de-Salvagny, dans la région Lyonnaise.

Alors des femmes dans les casinos ? Quand on lui pose la question, elle confesse que cet univers reste encore, malgré tout, un monde d’hommes. Pourtant, on le voit. Avec la passion et la volonté, les champs des possibles finissent toujours par s’ouvrir. En haute gastronomie française, il a suffi d’une Anne Sophie Pic et de quelques autres pour ouvrir grand la voie à de nombreux chefs au féminin et il pourrait bien en être de même pour l’univers des casinos, grâce à Catherine.

D’ailleurs, aujourd’hui, avec les milliers de casinos virtuels présents sur le web, il demeure difficile de savoir si derrière certaines de ses entreprises, il n’y a pas également quelques grandes femmes d’affaires. Dans un tout autre registre, on sait aussi que le poker en ligne a vu venir à lui, depuis quelques années, un nombre croissant de femmes venus challenger leurs plus sérieux homologues masculins et, quelquefois, même les plumer.

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